Copropriétés en dérive: acheter pour accompagner et redresser
Clichy-sous-Bois
Habitats Solidaires commence à travailler sur le quartier Bas-Clichy un peu avant l’éclatement des émeutes de banlieue 2005 qui démarrent sur ce site. Habitats Solidaires y accompagne une démarche lancée par l’association de Portage Solidaire (APS), à l’origine émanation de de l’Association des Responsables de Copropriétés et d’un ancien membre d’Habitat et Humanisme : la démarche du portage de lots.
Presque simultanément, une administratrice judiciaire est nommée et une MOUS (mission de Maîtrise d’Oeuvre Urbaine et Sociale) est confiée aux associations APS et Pour Loger. APS et le maire de Clichy ont favorisé la nomination de cette administratrice judiciaire. Très vite celle-ci refuse de coopérer avec l’équipe d’APS.
Habitats Solidaires achète ses premiers logements sur site en 2005. Quelques mois après, les émeutes éclatent.
De 2005 à 2008, dans le cadre de la MOUS d’ingénierie sociale de portage de lots, Habitats Solidaires achète une vingtaine de logements. Elle aurait dû en acheter une soixantaine. Le refus de l’administratrice judiciaire des copropriétés du chêne pointu de travailler avec Habitats Solidaires comme son refus d’écouter les habitants explique en grande partie cette insuffisante réalisation.
Il faut dire qu’entre temps, un certain nombre d’habitants inquiets de la tournure des évènement sur le site, avec d’un côté un noircissement de l’image du quartier dû aux morts de Bounia et Zyed suivies des émeutes 2005 et de l’autre les mauvaises gouvernances mises en oeuvre par l’administratrice judiciaire pour les copropriétés et par le gérant de la coopérative de chauffe, ont proposé à Habitats Solidaires, de créer une association de défense des co-propriétaires et habitants.
Celle-ci se crée en 2007. Elle s’appelle “REDRESSER ENSEMBLE LE CHENE POINTU” et se situe du côté de la lutte solidaire. Elle conduit un combat judiciaire en vue de changer d’administration judiciaire. Ce changement a lieu sur intervention du maire de Clichy auprès du tribunal concertée avec la préfecture.
Entre la photo ci-contre et le film ci-dessus, chacun pourra entrevoir ce positionnement à trois composantes vécu sur le fil.
Fin 2011, Habitats Solidaires a légèrement accru son parc immobilier sur le bas-Clichy où elle possède un peu plus de 30 logements.
La ville de Clichy signe alors avec elle une convention portant sur l’achat de 50 nouveaux logements. Cette convention est destinée à accompagner la reprise en main de logements possédés et gérés par des marchands de sommeil. Ces logements sont alors achetés en “locatif très social long terme”. (PLAi)
Mais… Deux Ministères (Logement et Ville), la CDC, l’ANRU, le Conseil Régional lle de France, la Préfecture, le Conseil Général, la Ville signent en septembre 2012 un protocole engageant les parties à une action publique lourde sur les copropriétés du Bas-Clichy… Habitats Solidaires y est cité mais est totalement exclu du dispositif à tel point que les institutions qui participaient jusqu’alors au financement de notre SCIC se rétractent… Habitats Solidaires, dont paradoxalement l’action est de plus en plus reconnue par les acteurs devient “dégât collatéral probable” de l’action publique… La Loi Alur, avec l’apparition des ORCOD dont la première d’Intérêt National se situe sur le Bas-Clichy. Habitats Solidaires possède alors 60 logements sur le Bas-Clichy
En 2016, elle doit revendre à perte l’ensemble de son parc les copropriétés du chêne pointu, à l’EPFIF, opérateur désigné par arrêté ministériel.
De son expérience pourrait naître de nouveaux opérateurs de l’habitat, issus des nouvelles dispositions de la loi ESS, permettant l’émergence de SCIC d’Economie Solidaire Mixte confirmée avec participation des outils publics jusqu’à 50% du capital des SCIC. De tels outils associant à leur capital l’argent public et l’épargne solidaire nous paraissent seuls en mesure de mettre en oeuvre des opérations cohérentes de redressement de copropriétés en dérive.
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